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Un champignon médicinal cueilli dans Les Basques

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Julie Sylvain et Isabelle Blouin de l’entreprise Chaga du Bas au Marché public Lafontaine de Rivière-du-Loup.

(Marjolaine Jolicoeur) – On retrouve dans nos forêts, accroché sur les bouleaux jaunes, un véritable concentré de molécules thérapeutiques : le chaga.  Afin de commercialiser ce champignon médicinal, deux jeunes femmes des Basques, Julie Sylvain et Isabelle Blouin, ont fondé l’entreprise Chaga du Bas.

« Notre projet est né à l’hiver 2016 au moment où j’ai reçu un diagnostic de leucémie myéloïde chronique, raconte Julie Sylvain. Je connaissais les bienfaits du chaga depuis plusieurs années, mais j’ai décidé d’en consommer tous les jours afin d’atténuer les effets secondaires des mes traitements de chimiothérapie. Mon niveau d’énergie a alors fait une belle remontée tout comme mes résultats sanguins ».

Isabelle Blouin connait bien pour sa part la cueillette des champignons, ayant déjà travaillé aux BIOproduits de Sainte-Rita.

Chaga du Bas offre deux produits à base de chaga. Le Fluide généreux est une décoction élaborée afin de soutirer le maximum des propriétés du champignon. Ce breuvage forestier légèrement amer a un goût terreux de sève. On peut le boire tel quel ou y ajouter un peu de sirop d’érable. Le Chaga chai, qu’on déguste comme un thé, renferme cannelle, cardamome, anis étoilé, poivre, clou de girofle et cumin.

Une teinture mère de chaga, contenant une source de vitamine D assimilable par l’organisme, devrait être bientôt disponible.

Transformation du chaga

Julie Sylvain mentionne que son entreprise mise sur la qualité du produit en effectuant toutes les étapes de production : « Il y a beaucoup de chaga sur le territoire des Basques. L’hiver dernier, c’est sur des terres à Saint-Mathieu-de-Rioux que nous en avons cueilli, Isabelle et moi. Afin de préserver la ressource, la cueillette se fait seulement sur les arbres affaiblis par le champignon. Nous avons ainsi récolté, jusqu’au printemps, une soixante de kilos de chaga pour fabriquer nos produits. »

Depuis peu, l’entreprise concocte ses élixirs dans une cuisine certifiée par le MAPAQ, à l’école secondaire de Trois-Pistoles. Cette collaboration permettra d’augmenter la production et la commercialisation à une plus grande échelle, en visant le marché de Montréal et Québec.

Démarche écologique

Le procédé d’embouteillage de Chaga du Bas est aussi très novateur. L’entreprise récupère les bouteilles de vin non consignées et non recyclées. Étant des pionnières au Québec à ce niveau, les propriétaires bénéficièrent du soutien professionnel d’une agronome-chimiste, et la MAPAQ a accepté leur initiative de stérilisation des bouteilles récupérées.

Parce qu’elles croient sincèrement aux bienfaits du chaga, Julie Sylvain et Isabelle Blouin peuvent, pour ceux le désirant, expliquer comment cueillir le champignon et même comment le préparer : « Loin de nous l’idée de garder cette richesse seulement pour notre clientèle. Nous sommes toujours heureuses d’encourager les gens à se promener en forêt pour cueillir eux-mêmes cette précieuse ressource », n’hésitent-elles pas à dire.

On retrouve les produits de Chaga du Bas à la Boucherie Centre-Ville de Trois-Pistoles ou on peut les commander via leur page Facebook; l’entreprise fait la livraison.

Information : 418 551-5898 ou 581 457-8027 – chagadubas@outlook.com

Pour tout savoir sur le chaga

Les Russes consomment le chaga depuis plusieurs siècles, tout comme la Chine, le Japon et la Scandinavie. Dans la médecine traditionnelle de ces pays, ce champignon possède des propriétés antivirales, anti-inflammatoires et anticancéreuses; il stimule le système immunitaire et à un effet protecteur sur le foie, le cœur et l’estomac. Il aide à diminuer les allergies, le psoriasis et le stress.  Riche en vitamines B2, B3 et B5, en flavonoïdes, phénols, magnésium, zinc et enzymes, il contient aussi 25 % d’antioxydants.

L’Inonotus obliquus est reconnu par Santé Canada et il est classifié comme champignon médicinal dans les registres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

C’est l’écrivain russe Alexandre Soljenitsyne (1918-2008) qui a fait connaitre le chaga au reste du monde dans son ouvrage Le pavillon des cancéreux. Au début des années 1950, l’écrivain s’est lui-même guéri d’un cancer de l’estomac en buvant des décoctions de chaga tous les jours.

On utilise le chaga en décoction, mais aussi comme un thé, en capsule, sous forme de poudre dans des mijotés, des soupes, des desserts et même du pain.  Il a commencé à faire son apparition dans les cuisines de grands chefs, car ses possibilités culinaires sont infinies. Son essence, qui rappelle le sirop d’érable, se mélange à beaucoup de recettes.

Comment le cueillir, le conserver, l’apprêter? Le biologiste Roger Larivière, avec l’aide d’Isabel Desgagné-Penix, professeure de biochimie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, répond aux nombreuses questions sur ce champignon que certains surnomment le « diamant de la forêt », dans un petit livre, Chaga en vrai, abondamment illustré. Études scientifiques, contre-indications, effets thérapeutiques, recettes, trucs de cueillette, le livre consacre même un chapitre au chien dont une décoction de chaga peut traiter ses allergies et son arthrite.

Roger Larivière, Chaga en vrai, L’ABC de l’édition, 2017.

 

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