(Alexandre D’Astous)-Si la Coalition pour la dignité des aînés se réjouit de la création du Régime canadien de soins dentaires, elle se désole de l’absence manifeste du gouvernement fédéral dans le dossier des soins et services à domicile, dont l’offre insuffisante et l’accès inéquitable entre les régions font récemment la manchette au Québec.
« L’élargissement de la couverture publique des soins buccodentaires était l’une des grandes revendications de la Coalition comme d’autres groupes luttant pour l’amélioration des conditions de vie des aînés » a réagi Lise Lapointe, porte-parole de la Coalition pour la dignité des aînés.
« Malheureusement, ce budget ne contient aucun engagement fort du gouvernement fédéral pour améliorer la qualité des soins et services à domicile et en élargir l’offre, ce qui devrait pourtant être une véritable priorité budgétaire.»
Transferts en santé
Dans ses recommandations soumises dans le cadre des consultations prébudgétaires, la Coalition demandait au gouvernement d’augmenter significativement la contribution fédérale en santé, ne serait-ce que pour maintenir l’offre actuelle de soins et services de soutien à domicile. À cet effet, elle rappelle que la Vérificatrice générale du Québec a déjà indiqué qu’un investissement additionnel de 2 G$ par an représentait un strict minimum en la matière dans la province.
«Des fonds fédéraux additionnels seront nécessaires si nous voulons non seulement maintenir l’offre actuelle à flot, mais encore améliorer et élargir l’éventail de soins et services de soutien à domicile. », affirme Mme Lapointe. « Dirigées aux bons endroits, de nouvelles sommes issues des transferts fédéraux nous permettraient d’équilibrer la portion du financement public des soins de longue durée allouée aux soins à domicile.»
Un déséquilibre flagrant
Commentant ce déséquilibre flagrant, Pierre Lynch, porte-parole de la Coalition, ajoute qu’«actuellement, si on regarde les dépenses en soins de longue durée au Québec, on parle d’un dollar sur cinq qui est investi dans les soins à domicile. C’est bien en deçà de la moyenne des pays de l’OCDE. Cela correspond à 259$ par habitant, ce qui nous met en 11e place parmi l’ensemble des provinces et des territoires.» M. Lynch cite alors le rapport déposé par la Commissaire à la santé et au bien-être du Québec, Joanne Castonguay.
Malgré ces constats, la tendance est claire et ne s’inversera pas : notre population vieillit et l’énorme majorité des personnes aînées souhaitent vieillir chez elles. La Coalition rappelle à juste titre que seulement 5 % des aînés du Québec vivent en CHSLD, et que selon l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS), une personne sur neuf qui a été admise en CHSLD en 2018-2019 aurait pu rester à domicile si elle avait obtenu les soins nécessaires.
Photo : Lise Lapointe (Photo courtoisie)