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Marche mondiale des femmes: des visages de la région portent leurs revendications

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(Alexandre D’Astous)-Les porte-paroles bas-laurentiennes de la Marche mondiale des femmes se sont adressées aux médias ce jeudi matin afin de faire part des orientations de la Marche mondiale des femmes pour lesquelles elles marcheront le 18 octobre dans la Capitale-Nationale.

Connues au Bas-Saint-Laurent pour leurs implications au sein de différentes communautés, ce sont les militantes féministes Thérèse Sagna, Audrey-Anne Bélanger, Ursule Beaulieu et Shirley Kennedy qui prennent part à ce grand mouvement de la Marche mondiale des femmes à titre de porte-paroles.

Les marcheuses revendiquent le droit de vivre dans un environnement sain et respectueux des humains, des communautés et de la biodiversité.

Un rapport d’exploitation

Thérèse Sagna, militante féministe de la Marche mondiale depuis ses origines, bénévole et coordonnatrice du Regroupement des femmes de la région de Matane, dénonce le rôle que nous jouons dans le rapport d’exploitation entre les pays du Nord et du Sud:

« 6 300 tonnes de vêtements sont jetés dans notre région chaque année. La majorité de ces textiles proviennent de vêtements fabriqués par des femmes dans des usines surpeuplées du Sud et dans des conditions d’exploitation. Ils sont composés de textiles plastiques, fabriqués le plus rapidement possible. Ces vêtements sont littéralement fabriqués pour être jetés! On les renvoie dans les pays qui les ont fabriqués dans d’énormes dépotoirs. Ce que nous dénonçons est l’absence de vraies solutions durables de nos gouvernements. »

Droits des personnes vivant avec un handicap

Elles revendiquent aussi le droit à un accès gratuit et universel à des services publics de qualité, notamment en santé et services sociaux et en éducation. Audrey-Ann Bélanger, militante de Rimouski pour les droits des personnes vivant avec un handicap, explique que l’effritement des services publics frappe les femmes en situation de handicap de plein fouet.

« On dit souvent que la santé et les services sociaux, c’est notre filet de sécurité. Mais aujourd’hui, ce filet est plein de trous. (…) quand les femmes s’appauvrissent, elles deviennent plus vulnérables à la violence. Et pour les femmes handicapées, c’est encore pire. Parce qu’on vit ce qu’on appelle un double fardeau : être femme ET handicapée, c’est subir deux fois plus de barrières, deux fois plus d’injustices.»

Pauvreté

Concernant la pauvreté, elles revendiquentle droit à un revenu décent garantissant une autonomie économique aux femmes pour vivre dans la dignité. Ursule Beaulieu, de la congrégation des Filles de Jésus de Rimouski et militante de la première heure de la Marche mondiale des femmes et pour la justice sociale souhaite que nous bâtissions une économie féministe basée sur l’humain et non sur le profit.

« En marchant à Québec, nous envoyons un message clair à notre gouvernement: nous refusons la pauvreté et les injustices qui l’alimentent. Nous voulons un Bas-St-Laurent où chaque femme puisse vivre dignement. Nous croyons à un Québec où les richesses sont partagées.»

Violence envers les autochtones

Finalement, elles marchent aussi pour revendiquer le droit de toutes les filles et des femmes de vivre en paix et en sécurité, dans la solidarité pour celles qui sont à la croisée des oppressions. Shirley Kennedy, Vice-Grand Chef et Cheffe conseillère du Grand Conseil de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk : « Le 18 octobre, nous marcherons pour dénoncer le continuum de la violence faite aux filles et aux femmes. Dans le contexte autochtone, cette réalité est encore plus lourde. Elle est amplifiée par les séquelles de la colonisation, par le racisme systémique, par l’héritage des pensionnats et par l’isolement de certaines communautés.»

Le 18 octobre prochain, sur le thème « Encore en marche pour transformer le monde », des féministes de toutes les régions se rassembleront pour une journée de mobilisation collective.

« Nous invitons toutes les personnes du Bas-Saint-Laurent préoccupées par la dégradation des droits des femmes et des personnes trans à se joindre à l’action de la Marche mondiale des femmes le 18 octobre à l’Assemblée nationale », lance la Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent.

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