(Alexandre D’Astous)-L’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) invite la population à prendre au sérieux les avis d’ébullition d’eau qui peuvent être liés à la contamination des réseaux d’aqueducs municipaux par des coliformes fécaux (E. coli) qui sont une des conséquences des crues des dernières semaines.
Les risques de dangers provenant de la présence de la bactérie E. coli sont bien réels, et peuvent facilement être évités.
« Nous appelons la population à ne pas prendre à la légère les avis d’ébullition d’eau qui, s’ils sont ignorés, peuvent compromettre leur santé et celle de leurs proches. La contamination à la bactérie E. coli peut notamment entraîner des symptômes comme de la diarrhée, des crampes d’estomac ou des nausées. En cas de complication, le syndrome hémolytique et urémique, ainsi qu’une lésion rénale aiguë, peuvent s’avérer fatal. Si les avis d’ébullition dus à la contamination d’aqueducs municipaux reviennent parfois sur une base régulière dans certaines municipalités, il ne faut pas s’y méprendre, leur non-respect comporte tout autant de risques pour la santé », explique le président de l’AMQ, Marc Hamilton.
Risque faible pour les puits souterrains
Notons que les risques de contamination sont généralement faibles dans le cas d’approvisionnement en eau par puits souterrains, à condition toutefois que ces installations soient régulièrement inspectées et bien entretenues pour éviter des fissures. L’AMQ souligne qu’il est très important de faire appel à des professionnels du domaine, puisqu’au-delà de la prise des échantillons et leurs analyses, l’interprétation des résultats demeure une importante source potentielle de préjudices à la population.
« Nous tenons également à souligner la réactivité exemplaire des municipalités lorsque vient le temps de communiquer l’information à leurs citoyens. La très grande majorité du temps, la contamination des réseaux d’aqueducs municipaux due aux coliformes fécaux n’est pas attribuable à la négligence des municipalités, qui traitent l’eau par chloration. Plusieurs phénomènes peuvent être en cause. Par exemple, une pluie forte ou une inondation peut faire en sorte que l’eau de la surface amène une quantité plus importante de matières organiques et par le fait même des bactéries d’origines fécales dans les eaux brutes des municipalités et dans le cas où il y aurait une rupture non détectée, l’eau risque d’entrer en contact avec certains coliformes », ajoute M. Hamilton.
Besoin d’un ordre professionnel
La situation ici exposée rappelle à nouveau la nécessité que les microbiologistes soient encadrés par un ordre professionnel – ce qui n’est pas le cas actuellement. L’AMQ rappelle qu’une majorité de Québécois appuient notre proposition d’intégration de la profession de microbiologiste au système professionnel. En effet, huit Québécois sur dix sont d’accord avec l’idée que les microbiologistes soient encadrés par un ordre professionnel, selon un sondage CROP auquel a participé l’AMQ en octobre 2023.
Photo : Le président de l’AMQ, Marc Hamilton. (Photo courtoisie)