
(Alexandre D’Astous)-Les membres du conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) ont abordé plusieurs dossiers majeurs impactant directement les municipalités. Parmi ceux-ci, la gestion des terrains scolaires, la crise de l’itinérance et les répercussions économiques des tarifs douaniers américains ont occupé une place centrale dans les discussions.
L’UMQ dénonce une fois de plus l’obligation imposée aux municipalités depuis 2020 de céder gratuitement aux centres de services scolaires des terrains et immeubles pour la construction d’écoles. Cette contrainte crée un déséquilibre financier majeur, forçant les municipalités à assumer des coûts importants sans compensation.
Malgré cette situation, l’UMQ collabore avec le gouvernement du Québec pour trouver des solutions afin d’implanter de nouvelles écoles sans alourdir le fardeau financier des municipalités. Elle demande au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, de modifier les Lignes directrices pour une sélection optimale des terrains et des bâtiments dédiés aux infrastructures scolaires. L’objectif ? Favoriser la construction d’écoles à plusieurs étages sur l’ensemble du territoire, et non uniquement en milieu urbain. Cette approche permettrait une meilleure utilisation des espaces disponibles et réduirait les coûts d’acquisition de terrains pour les municipalités.
« Les écoles sont au cœur de nos communautés. Nous avons l’occasion de repenser leur intégration afin qu’elles s’harmonisent avec nos milieux de vie et répondent mieux aux besoins des familles et des élèves », déclare Martin Damphousse, président de l’UMQ et maire de Varennes.
Itinérance : cinq mesures urgentes pour les municipalités
Face à une augmentation alarmante de l’itinérance, les municipalités sont
contraintes de pallier les manques du système en finançant, à leurs propres
frais, des haltes-chaleur et des solutions d’urgence. Cette situation n’est
plus tenable. L’UMQ s’attend à un engagement ferme du gouvernement du Québec
afin d’assurer un soutien adapté aux réalités municipales.
Elle formule cinq demandes claires :
- Un plan d’action national à court terme pour aider les municipalités à faire face à la crise de l’itinérance.
- Une meilleure coordination des actions entre le secteur de l’Habitation, les CIUSSS et les CISSS, via le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH).
- L’assouplissement réglementaire permettant aux municipalités de déroger à certaines contraintes pour accélérer la mise en place des mesures de soutien.
- Une bonification du Plan de lutte à la pauvreté, afin d’anticiper les répercussions économiques potentielles de la perte de 100 000 emplois liés aux tarifs américains.
- Une vaste corvée de construction de logements sociaux et abordables, pour offrir des solutions pérennes aux personnes en situation de précarité.
Tarifs douaniers : une menace pour l’économie des régions
L’UMQ exprime son inquiétude face aux tarifs douaniers, notamment sur
l’aluminium, qui affectent durement plusieurs régions du Québec. « Cette
industrie est un pilier essentiel de notre vitalité économique. Nous réitérons
notre collaboration avec les gouvernements du Québec et du Canada pour défendre
nos intérêts », affirme Martin Damphousse.
Pour mieux faire face à la situation, l’UMQ demande au gouvernement du Québec
d’adopter trois mesures concrètes :
- Mettre en place un programme ciblé d’aide financière et d’accompagnement à la diversification des marchés d’exportation.
- Mettre en œuvre des initiatives favorisant les fournisseurs québécois, telle que l’octroi de sommes supplémentaires pour le développement du maillage entre contractants et fournisseurs.
- Dans l’éventualité de l’imposition de tarifs douaniers par les États-Unis, mettre en œuvre un programme de soutien financier pour aider l’ensemble des entreprises qui seront affectées par les tarifs et les contre-mesures, particulièrement les PME québécoises.
Photo : Le président de l’UMQ, Martin Damphousse. (Photo Facebook)