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Guy Caron,candidat pour le NPD – D’un bord ou de l’autre, faire valoir les enjeux de la région

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(Richard Daigle) – Candidat d’un parti de gauche, le député sortant de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques, Guy Caron, a vu le jour à Rimouski pendant que la France bouillonnait avec les manifestations de Mai  8. Il aura quand même fallu un peu de temps avant que cette coïncidence n’aboutisse à une véritable vocation politique.
Se destinant d’abord à des études en médecine, monsieur Caron se découvre une véritable passion lorsque Louis Pelletier l’initie à la radio, à la défunte station communautaire CKLE de Rimouski. Plus encore, le journalisme devient le premier emploi d’été du candidat néodémocrate, à l’hebdomadaire Le Rimouskois, où il côtoie le regretté et estimé journaliste mélomane, Laurent Leblond. Ces expériences l’amènent à l’Université d’Ottawa, en sciences politiques et en communications. Pendant ces années universitaires, Guy Caron s’engage en politique étudiante. En 1995, il a milité dans les grandes manifestations étudiantes contre les compressions budgétaires du ministre des Finances de l’époque, le libéral Paul Martin, en vue de rétablir l’équilibre financier fédéral.

En 2001, il conclut une maîtrise en économie à l’Université du Québec à Montréal. Cette nouvelle corde à son arc le conduit en août 2001 à un poste de responsable des communications à la Fondation canadienne des relations raciales, à Toronto. C’est là qu’il rencontre sa conjointe, elle aussi québécoise, mais installée dans la Ville reine. Il y arrive à peine deux semaines avant les fatidiques événements de septembre 2001, ce qui le met d’entrée de jeu sur la sellette. Peu de temps après, il rentre au Québec pour joindre le Conseil des Canadiens pendant six ans. Il se retrouve ainsi en Outaouais.

Les festivités entre amis débouchent parfois sur un tournant du destin. Le hasard d’une invitation à une fête organisée à l’été 2002 par une conseillère municipale de gauche à Ottawa, Elisabeth Arnold, place Guy Caron aux premières loges d’un événement qui déterminera son engagement politique : c’est le moment et l’endroit choisis par Jack Layton pour se lancer dans la course à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD).

D’ordinaire plutôt méfiant à l’égard de la politique partisane, Guy Caron se laisse alors convaincre par les propos de Layton de militer pour le NPD, dont il se procure une carte de membre. Guy Caron travaillera étroitement pendant une décennie avec celui qui deviendra plus tard son chef.
L’association de circonscription du Nouveau Parti démocratique, alors Rimouski-Neigette – La Mitis, a vu le jour en 2003. Aux élections précédentes, en 2000, le NPD avait à peine récolté 1,5 % des suffrages dans un château fort détenu par la bloquiste Suzanne Tremblay. Même le Parti de la Loi naturelle, qui préconisait la méditation transcendantale, avait devancé le candidat néodémocrate, René Lemieux… Pendant les trois campagnes qui se sont succédé en quatre ans, Guy Caron fait progresser le score du NPD jusqu’à 10 % des voix en 2008.

Aux élections fédérales du 2 mai 2011, surprise : alors qu’il a passé une bonne partie de sa quatrième campagne électorale à militer pour sa collègue de Hull – Aylmer, Nycole Turmel (d’ailleurs élue), au fur et à mesure de la soirée du scrutin, M. Caron constate que la « vague orange » se dessine et que son avance dans sa circonscription de Rimouski-Neigette – Témiscouata-Les Basques se consolide sérieusement. Alors qu’il célèbre la victoire de Mme Turmel avec elle dans l’Outaouais, il reçoit les premières demandes d’entrevues de médias à titre de nouveau député, récoltant une majorité de 5000 voix avec presque 50 % des suffrages. Par la suite, au cours de ses deux mandats successifs, Guy Caron a été président du caucus des députés néodémocrates, porte-parole officiel de son parti en matière de finances et chef parlementaire intérimaire en attendant l’arrivée aux Communes du successeur de Jack Layton, Jagmeet Singh.
« Ce n’est plus vrai que la politique fonctionne comme dans le temps de Pierre de Bané. […] Les gens ne sont pas dupes. […] Ceux qui disent : “Faut voter pour moi parce qu’il faut voter du bon bord et être du côté du gouvernement”, qu’est-ce qu’ils vont faire s’ils ne sont pas au gouvernement? »

Cette feuille de route lui fait dire que même s’il est élu de l’opposition, il a contribué davantage qu’un député gouvernemental d’arrière-ban à promouvoir les enjeux de sa propre région. Ce débat sur le sort des circonscriptions qui « votent du bon bord » fait d’ailleurs hausser le ton d’un Guy Caron plutôt calme de nature. « En 2011, est-ce qu’on aurait dû voter, plutôt que pour la “vague orange”, pour un député conservateur? Est-ce que le député conservateur aurait fait la “job” de défendre les intérêts comme je l’ai fait ou est-ce qu’au contraire, il aurait défendu la réforme de l’assurance-emploi qui pénalisait nos travailleurs saisonniers, la population, comme les autres députés le faisaient? »

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