
(Marjolaine Jolicoeur) – Une soixantaine de représentants de l’industrie agroalimentaire du Bas-Saint-Laurent se sont réunis, début novembre à Trois-Pistoles, lors d’un événement en lien avec la valorisation des terres agricoles dévalorisées. On y a lancé une trousse à outils pour remédier à cette problématique de terres dont les activités agricoles ont cessé pendant un certain laps de temps et qu’on nomme parfois « en friche ».
Dans tout le Bas-Saint-Laurent, près de 8 000 hectares de terres agricoles sont considérées comme à l’abandon et 80% de celles-ci présentent un potentiel de remise en production.
Dans Les Basques
La MRC des Basques a été particulièrement proactive dans l’identification des zones agricoles dévalorisées, explique le préfet Bertin Denis : « Nous sommes une des premières MRC à s’être intéressée à ces terres abandonnées et à en avoir fait le recensement. La trousse dénombre près de 1 400 hectares de terres dévitalisées, mais ce constat date de 2013. Depuis, on remarque une reprise en production et un entretien minimal de 300 à 400 hectares de terres sur notre territoire. »
La Route des couleurs, issue d’un projet sur la multifonctionnalité de l’agriculture, a permis la remise en culture d’une cinquantaine d’hectares. Plantes, arbustes et fleurs ont été introduits le long de routes passantes contribuant ainsi à préserver le patrimoine agricole des Basques.
Cultures émergentes
Pour Giovanny Lebel, agent de développement agricole pour la MRC des Basques, plusieurs cultures pourraient faire revivre ces terres dévalorisées : « Il y a un potentiel très intéressant avec des cultures émergentes comme l’avoine nue sans gluten, le chanvre ou le sarrasin. En plus, elles peuvent être certifiées biologiques très rapidement, puisque les terres n’ont pas été cultivées avec des produits chimiques depuis plusieurs années. »
Le marché des grains sans gluten et biologiques est en plein essor dans le Bas-Saint-Laurent mais aussi en Gaspésie. Ces cultures, adaptées à notre climat nordique, servent autant dans l’alimentation humaine qu’animale. Elles peuvent être intégrées au démarrage de petites entreprises ou à la diversification de celles déjà existantes.
Dans les Basques, on retrouve des producteurs de sarrasin (ou blé noir) à Saint-Simon, Saint-Jean-de-Dieu et Notre-Dame-des-Neiges.
Des fruits et des légumes
D’autres cultures pouvent redonner vie à des terres agricoles abandonnées. Puisque la demande pour des légumes frais produits localement et biologiques est de plus en plus grande, le maraîchage diversifié s’avère une option intéressante. Tout comme la culture de petits fruits émergents tels l’argousier, le cassis, le sureau ou la camerise.
« Nous avons mis en place un système où sont identifiés les propriétaires des terres dévalorisées. Si quelqu’un cherche ce type de terre à acheter ou à louer, on offre toute l’information nécessaire », explique Giovanny Lebel qui reçoit, à son bureau de la MRC, nombre de jeunes arrivants à la recherche de terres disponibles pour se lancer en agriculture.
Pour consulter la Trousse à outils pour la remise en culture des terres dévalorisées : tcbbsl.org/documents/divers/#mapaq
Une nouvelle coopérative dans les Basques
Atelier de transformation agroalimentaire des Basques (ATAB), voilà le nom d’une nouvelle coopérative voyant le jour dans les Basques. Déjà fondée, la coopérative compte pour le moment sept producteurs de petits fruits et de légumes. En tant que coopérative de solidarité, on y retrouvera des membres producteurs mais aussi travailleurs. La coopérative s’occupera de la mise en marché tout comme de la transformation de ses produits.
Un bâtiment, déjà existant à Trois-Pistoles, servira pour apprêter petits fruits et légumes. Il sera possible de louer des équipements pour ceux voulant transformer eux-mêmes leurs produits. Toutes les ententes étant réglées, il ne manque que la finalisation du montage financier