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Menace de tarifs douaniers : l’économie sociale et solidaire comme solution

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(Opinion du lecteur)-La menace d’imposition de tarifs douaniers sur les produits canadiens exportés aux États-Unis formulée par le gouvernement Trump nous entraîne dans une période d’incertitude économique qui pourrait avoir d’importantes répercussions sur les plans social, culturel et écologique.

En riposte, les gouvernements fédéral et provinciaux du Canada ont préparé à leur tour une série de mesures visant à taxer les importations américaines et à soutenir les entreprises d’ici.

Cette nouvelle menace arrive à un moment où nos communautés sont déjà confrontées à plusieurs défis d’envergure : vieillissement de la population; pénurie de logement et de main-d’œuvre; augmentation effrénée des coûts de l’habitation et de l’alimentation; repreneuriat des entreprises privées difficile; préservation de la biodiversité et des écosystèmes; lutte et adaptation aux changements climatiques; transition énergétique, etc.

L’incertitude et l’insécurité ambiantes nous poussent à remettre en question notre mode de consommation et nos chaînes d’approvisionnement. L’importante mobilisation de la population en faveur d’un boycott des produits américains en témoigne, créant un mouvement favorable à l’achat des produits et services locaux.

Or, l’économie sociale et solidaire, qui compte plus de 11 200 entreprises collectives cumulant un chiffre d’affaires de 47,8 milliards de dollars et employant près de 220 000 personnes partout au Québec, constitue le véhicule idéal pour prendre le virage qui s’impose. Rappelons que ce modèle d’entrepreneuriat collectif vise la rentabilité sociale, plutôt que l’accumulation des bénéfices pour des actionnaires privés, qu’il s’appuie sur des circuits courts, mise sur l’économie circulaire et intègre l’ensemble des principes du développement durable. Bref, il s’agit d’une économie de proximité au service des personnes, de l’environnement et des communautés. Selon plusieurs experts et de l’aveu même du gouvernement du Québec, le modèle de l’économie sociale et solidaire, mû par des valeurs de démocratie et de rapports économiques équitables, constitue un modèle à privilégier, à développer et à soutenir pour surmonter nos défis sociétaux.

Au moment où le gouvernement du Québec planifie sa stratégie pour s’affranchir de la menace des États-Unis en renforçant son autonomie et en soutenant ses entreprises, Économie sociale et solidaire Bas-Saint-Laurent tient à rappeler l’importance de soutenir ce modèle économique et de le mettre à contribution. Ce soutien devrait également se refléter dans le prochain Plan d’action gouvernemental en économie sociale (PAGES) pour les années 2025 à 2030, par des mesures vigoureuses et structurantes.

Une des manières d’atteindre cet objectif est de rehausser de façon significative et récurrente le financement dédié à la mission des 22 Pôles d’économie sociale du Québec, qui promeuvent et accompagnent les entreprises et les partenaires du milieu dans toutes les régions et au sein des communautés autochtones. Ce renforcement des capacités des Pôles favorisera le développement de solutions à l’échelle des communautés et le déploiement d’entreprises répondant aux enjeux criants de notre société.

Julie Quimper, présidente                                              Marc Fraser, directeur général

Lettre ouverte diffusée à:

Premier ministre du Québec

Ministre des Ressources naturelles et de la Forêt

Ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Ministre des Finances

Député-es du BSL

Membres de la TREMBSL

Membres d’Économie sociale et solidaire BSL

Médias de l’Est-du-Québec

Photo: Marc Fraser (Photo courtoisie)

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