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(Richard Daigle) « Moi, ce qui m’inquiétait, c’était au niveau de la connaissance de leurs droits. À un moment donné, dans l’atelier “Offres d’emploi”, j’ai entendu quelqu’un me dire : “Moi, en entrevue, je demande le salaire minimum, au moins.” […] En fait, il y a des gens qui peuvent être facilement floués s’ils ne savent pas leurs droits. »
Née à Boischatel, en banlieue de Québec, la candidate du Parti Rhinocéros dans Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques, Lysane Picker-Paquin, en a vu du pays à même le Canada. Sa famille l’a amenée entre autres de la Saskatchewan à Charlevoix, en passant par Sudbury, Gatineau et La Pocatière. C’est dans ce dernier endroit qu’elle dit avoir eu un véritable coup de cœur pour le Bas-Saint-Laurent, où elle s’est établie après son baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire, terminé en 2014 à l’Université du Québec à Rimouski. Elle habite maintenant à Saint-Anaclet-de-Lessard.
Elle a aussi roulé sa bosse à l’étranger. En 2015, alors qu’elle rejoignait un ami en séjour au Maroc, elle s’est lancée dans un atelier sur les instruments et musiques du monde destiné à des enfants d’un village où presque personne ne parlait ni français ni anglais. Cette visite au Maghreb, qui ne devait durer que deux semaines, s’est finalement étirée sur un mois. L’expérience visait à abattre les préjugés des « Blancs » envers les Marocains, et vice-versa.
Depuis l’automne 2017, Lysane Picker-Paquin présente des ateliers en alphabétisation pour le Centre de lecture, d’écriture et de formation (CLEF) Mitis-Neigette. Sans pouvoir donner de chiffre quant aux gens de la région qui éprouvent de la difficulté à lire et comprendre un texte, elle rappelle que c’est le cas pour 53 % des Québécois. Elle explique par exemple que ces personnes ne peuvent pas établir le lien entre une étude sur les méfaits du sucre sur la santé et la teneur en sucre indiquée sur les étiquettes des aliments au supermarché.
De là, il n’y a qu’un pas à franchir pour qu’elle établisse un lien entre le degré de littératie de la population et ses choix politiques. Selon la candidate Rhinocéros, les élus et les politiciens en général devraient apprendre à parler aux gens pour être compris, notamment dans les projets de loi. De même, si les gouvernements, quels qu’ils soient, appelaient davantage leurs concitoyens à prendre part aux décisions, ces derniers deviendraient rapidement plus aptes politiquement.
« Je suis quelqu’un qui s’intéresse à ces questions-là et je ne suis pas capable de comprendre… Je n’imagine pas quelqu’un qui ne s’y intéresse pas faire l’effort non plus. »
Sur un ton qu’on associe davantage au Parti Rhinocéros, madame Picker-Paquin dit avoir remporté la campagne de séduction du chef Sébastien « CoRhino » Corriveau (dans le langage des partis traditionnels, l’investiture), notamment en raison de la température plus douce dans sa ville d’origine que dans celle de son adversaire, Éric Normand. Ce dernier aurait même refusé de participer à une course à obstacles, alors que sa concurrente devait se déplacer en béquilles!
Au terme de la course (politique!), Éric Normand a tout de même remporté le titre de stratège et belle-mère de la corne haute. Avec de véritables ingénieurs, il prépare d’ailleurs un « plan de réaménagement de l’autoroute 20 », modélisation professionnelle à la clé. La candidate accepte de sentir dans son cou le souffle de son opposant, mais « pourquoi la belle-mère devrait être un personnage méchant? », s’interroge Lysane Picker-Paquin. « Encore un terme péjoratif issu du genre féminin », s’insurge-t-elle. Son chef, qui assiste à notre entretien, rétorque du tac au tac : « Ben, appelle-le le beau-père! » Voilà un engagement électoral dont la candidate Rhinocéros entend bien débattre avec Éric Normand!
