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Lettre ouverte aux autorités publiques

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(Opinion du lecteur)-Cette lettre s’adresse à l’ensemble des autorités publiques dont le mandat consiste à veiller à la sécurité et au bien-être des citoyens autant en matière de santé, d’environnement que de sécurité publique.

Elle se veut de plus un cri d’alarme lancé aux élus de différents paliers qui devraient eux aussi avoir à coeur la défense des intérêts de leurs commettants.

Voici maintenant bientôt six mois que le gigantesque chantier Medway est en cours en plein centre-ville de Rivière-du-Loup et à quelques dizaines de mètres à peine de la rivière du même nom. Or ce chantier a des impacts négatifs majeurs non seulement sur le quotidien des gens qui résident à proximité, mais il constitue de plus une menace bien réelle à l’environnement et à la sécurité des citoyens.

Affaissement de terrains et autres nuisances

On se souviendra que cette saga a débuté par le déménagement d’une maison patrimoniale et la démolition d’un immeuble à logements. S’en est suivi l’abattage de tous les arbres et la disparition de l’ensemble de la végétation sur les lots concernés. Les résidents ont dû par la suite subir les contrecoups du pieutage lors de l’érection des murs berlinois. Les maisons environnantes en ont vibré pendant des semaines et même les Louperivois vivant à une bonne distance du chantier ont été soumis à cet incessant martellement. Or, voici maintenant qu’on constate qu’au moins deux parcelles de terrains sises en bordure de l’immense trou sont en train de s’affaisser. Un de ces affaissements se trouve sur une propriété privée où l’on a dû notamment abattre une superbe épinette centenaire de crainte de voir l’arbre tomber; l’autre se situe en bordure du stationnement de la maison des aînés, angle sud-ouest. On a pu remarquer aussi des fissures inquiétantes sur la chaussée de la rue Saint-Louis.

On procède maintenant depuis plusieurs semaines à l’excavation du site. Alors que 4 ou 5 excavatrices s’affairent sur le terrain, ce sont des dizaines et des dizaines de dix roues qui se succèdent jour après jour sur la rue Saint-Louis, bloquant la rue et laissant tourner leur moteur en attendant « leur tour ». Circulation entravée autant pour les automobilistes que pour les piétons et risques constants d’accidents. Odeurs de fuel persistantes. Poussière en permanence. Tout cela au coeur d’un quartier résidentiel.

Un environnement menacé

Depuis quelques semaines, des opérations inquiétantes ont lieu sur les versants nord et est du chantier, en bordure de la rivière du Loup. On a même pu y voir de la machinerie lourde opérant à quelques mètres à peine de la rivière. Outre, nous dit-on, des opérations de consolidation du sol à cette extrémité du terrain, nous avons été à même de constater qu’on a installé un immense tuyau d’une quinzaine de pouces de diamètre qui déverse directement dans la rivière les eaux de ruissellement provenant du chantier. Or cette décharge est notamment alimentée par un tuyau de 3 pouces, branché sur une pompe, qui irrigue la section avant du chantier et dont le flot est constant. Source souterraine, nappe phréatique, quoi qu’il en soit, ces eaux de surface traversent l’ensemble du périmètre avant de se jeter dans la rivière. Rappelons que la machinerie lourde – pelles mécaniques, camions, autres engins de toute sorte – opère constamment sur les lieux. On y fait des travaux de soudure, on y trimballe des matériaux divers, on y opère des scies à chaîne. On y a de plus prélevé des tonnes et des tonnes de sol contaminé, sans savoir comment on a pu départager ce « mauvais » sol du bon. Toutes ces opérations entraînent nécessairement une nouvelle contamination en surface, laquelle est immédiatement évacuée en direction de la rivière, et se retrouve immanquablement dans le fleuve.

Et c’est sans compter l’accroissement considérable de CO2 dans le secteur, conséquence directe de ces incessants travaux qui se poursuivront jusqu’en 2025.

Tout ça pour un avenir reluisant

On le sait, cette mise en chantier dévastatrice est le fait d’un promoteur privé dont les véritables intérêts ne sont que de nature pécuniaire. Il nous laissera en héritage un territoire et un quartier dévastés, un ciel louperivois défiguré à tout jamais, un immense îlot de chaleur abritant plus de 400 voitures et un centre-ville engorgé. Après avoir troublé la quiétude des résidents de la maison des aînés et des riverains pendant des années.

Était-il vraiment nécessaire que le CISSS Bas-Saint-Laurent décide d’implanter là son nouveau CLSC? Est-ce vraiment la mission de la Santé de favoriser l’élimination de la végétation ? La macadamisation de la Nature? La prolifération des îlots de chaleur? La consolidation des intérêts d’un promoteur privé qui dévaste tout sur son passage?

Nous exigeons des autorités publiques qu’elles enquêtent sur la gestion de ce chantier et rassurent la population quant aux risques encourus eu égard à la sécurité et à la santé publiques, de même qu’en regard des normes environnementales.

Par Pierre Landry, président de Rivière-du-Loup en éveil

Photo : Excavatrice en bordure de la rivière du loup. (Photo courtoisie Diane Gagnon)

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