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La Journée contre la brutalité policière soulignée dans la région

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(Alexandre D’Astous)-Une vingtaine de personnes se sont réunies lundi à Rimouski pour commémorer le décès des 38 personnes assassinées par un corps policier canadien en 2020.

Une installation rappelant un cimetière a été mise en place devant les bureaux de la Sûreté du Québec pour souligner leur responsabilité institutionnelle quant à ces violences étatiques.

« Les cas de blessures et de décès pendant les interventions policières ne sont pas des cas isolés, mais bien des symptômes d’une institution violente qui utilise la répression plutôt que l’empathie pour régler des situations conflictuelles », rappelle Martin Parent, l’un des instigateurs de la commémoration. « Quand on regarde aussi l’origine des personnes qui ont reçu des coups de feu des policiers en 2020, on se rend compte que près de la moitié étaient membres des Premières Nations.

Créée pour servir les intérêts capitalistes et maintenir un ordre social favorisant les colons, la police est une institution raciste et coloniale qui ne doit pas être réformée, mais bien abolie. »

Plus tard dans la semaine, des affichettes expliquant les circonstances des décès liés à des interventions policières seront présentées dans l’espace public.

Des victimes en crise

« Nous voulons attirer l’attention sur le fait que dans presque tous les cas, la victime était en crise », explique M. Parent. « Il est dangereux que des policiers soient appelés à intervenir auprès de personnes en détresse alors qu’ils n’ont pas une formation appropriée et que leurs interventions mènent souvent à une confrontation plutôt qu’à une désescalade. » Un rapport de Radio-Canada a révélé que 70 % des 460 personnes tuées par les forces policières au Canada entre 2001 et 2017 souffraient de problèmes de santé mentale, de problèmes de consommation de drogue, ou des deux.

Pas d’argent pour la « santé mentale »

Une autre instigatrice de l’événement, Andrée Gagnon, déplore que la crise sanitaire actuelle a mis la « santé mentale » sur toutes les lèvres, mais pas dans les budgets. Elle souligne que dans les derniers mois, alors que les forces de l’ordre ont reçu un support financier pour augmenter leur présence dans la communauté, les ressources communautaires en santé mentale, elles, n’ont presque rien reçu. La CAQ a d’ailleurs aboli le Centre national d’excellence en santé mentale en janvier 2021 en plus de sortir un nouveau budget où elle octroie que 40 M $ des 370 M $ demandé par les organismes en santé et services sociaux financés par le Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC).

« Certains proposent plus de formations pour les corps policiers, mais plusieurs tentatives en Amérique du Nord ont démontré au fil des décennies que ça ne réduit pas la brutalité, au contraire, si l’on considère que le Canada vient de vivre son bilan le plus meurtrier en quatre ans », renchérit M. Parent. « Investir dans les programmes d’interventions non-armées, sans recours à la force, mais également plus largement dans notre filet social apparaît comme une bien meilleure solution. On le sait que de diminuer la pauvreté a un impact positif sur les enjeux en santé mentale, alors pourquoi ne pas axer les actions gouvernementales en ce sens ? »

Les instigateurs de l’événement appellent donc à un définancement des structures policières et à un réinvestissement dans les structures sociales qui permettent une meilleure réponse aux besoins de la population en termes de services de santé et services sociaux.

Photo: Une installation rappelant un cimetière a été mise en place devant les bureaux de la Sûreté du Québec. (Photo courtoisie)

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