
(Marjolaine Jolicoeur) – Une dame de 91 ans a fait une chute, le 4 mars dernier, à la résidence Le Couvent. L’incident s’est produit après le souper. Ce n’est que lendemain matin très tôt que les deux filles de la dame furent informées qu’une ambulance venait chercher leur maman pour la conduire à l’hôpital.
« Pourquoi la direction du Couvent n’a pas décidé, après la chute, d’appeler immédiatement une ambulance ? », se demandent Diane et Carole Dubé, très inquiètes devant ce manque d’initiative lourd de conséquences. « Le Couvent n’avait pas besoin de notre accord pour amener notre maman à l’hôpital. Rien n’a été fait pour soulager sa souffrance. Quand un tel événement se produit, il faut absolument qu’une action soit prise immédiatement», indiquent les deux sœurs.
Lors d’un examen sommaire les ambulanciers ont présumé qu’il s’agissait d’une fracture de la hanche. Un diagnostic qui fut confirmé par la suite par le personnel soignant du Centre hospitalier de Trois-Pistoles puis par celui de Rivière-du-Loup où la dame a subi une intervention chirurgicale.
L’orthopédiste et le médecin traitant n’ont pas hésité à dire aux deux soeurs qu’après sa chute « leur mère a dû vivre une douleur atroce durant la soirée et la nuit ». Le médecin ne comprenait pas pourquoi une ambulance n’avait pas été demandée plus tôt. En fait, la souffrance fut telle que la dame ne se souvient plus de rien, ni de la chute ou de l’opération.
Questions sans réponses
Carole et Diane Dubé ont demandé de consulter le rapport de l’accident de leur mère à la directrice du Couvent. Lors d’une rencontre avec cette dernière « de nombreuses zones grises persistent », disent-elles.
Dans le rapport, il est noté que leur mère a prévenu une préposée comme quoi elle était tombée et qu’on l’a aidé à se coucher. Cependant, selon le médecin traitant, avec une fracture à la hanche, leur maman était bien incapable de se relever toute seule. Il est aussi spécifié dans le rapport qu’on croyait que la dame s’était « coincée un nerf » en tombant.
Est-ce que quelqu’un s’est aperçu de sa souffrance ? « Difficile à dire, répond Carole Dubé. Des rondes de sécurité ont bien été effectuées durant la nuit mais personne n’est capable de nous affirmer si notre mère était souffrante ou se plaignait. Si une infirmière avait été sur place, cela aurait pu être différent, mais il n’y en a pas en poste depuis plusieurs années au Couvent ».
Les deux sœurs prennent la parole, parce qu’elles ne voudraient pas qu’un tel accident se reproduise : « Nous comprenons que personne n’est à l’abri d’une chute, mais on ne peut laisser ainsi une ainée en souffrance. Nous avons sorti notre mère de son appartement pour qu’elle soit en sécurité dans une résidence. On dirait plutôt qu’elle a été oubliée, quelque part au 4ième étage du Couvent, sans que sa douleur soit prise en compte ».
La dame se remet de son intervention chirurgicale à la hanche et demeure, pour le moment, au Centre hospitalier de Trois-Pistoles.