
(Opinion du lecteur)-Alors que 100 jours se sont écoulés depuis l’entrée en activité de Santé Québec, cinq ans après la pandémie de COVID-19, nous sommes face à une crise de confiance des usagers envers la capacité du réseau de la santé et des services sociaux à offrir une meilleure accessibilité aux soins.
L’entrée en fonction de Santé Québec devait pourtant amorcer un changement de culture et améliorer la prise en charge des usagers. Force est de constater que les résultats ne sont pas encore au rendez-vous.
Devant des annonces locales de compressions, partiellement validées par les autorités politiques, on nage dans le flou le plus total. Les importantes compressions annoncées risquent de miner la capacité de la nouvelle société d’État à remplir sa mission. Si ces coupures se confirment dans le prochain budget, cela se traduira par une aggravation des délais, une surcharge des services d’urgences et des ruptures des services dans plusieurs régions. Au bout du compte, ce sont les usagers qui en feront les frais et cela ne fera qu’accentuer leur sentiment d’abandon à l’endroit et du gouvernement.
Des enjeux importants
S’ajoutent à cela des enjeux importants, comme la question des chirurgies. Alors que l’on constatait récemment une baisse de certaines listes d’attente, on apprend que le gouvernement souhaite recourir davantage au privé. On se questionne sur la direction que prend le réseau. Nommons également le congédiement récent de Monsieur Frédéric Abergel, qui soulève certaines questions quant à la transparence et l’imputabilité de Santé Québec.
La situation actuelle inquiète la population. C’est d’ailleurs le constat d’un récent sondage qui révèle que les Québécois sont très insatisfaits des services de santé et de l’accès aux soins. En tant que mouvement citoyen dédié à la défense des droits des usagers de la santé et des services sociaux, LUSQ a donc l’intention de réaliser des sondages périodiques complémentaires afin de faire un suivi sérieux de ces enjeux.
Pas d’amélioration
Au bout du compte, alors qu’on n’a pas constaté d’amélioration majeure en termes d’accessibilité, nous assistons à un long et douloureux débat public sur les coupes du gouvernement dans le financement de la santé et des services sociaux. L’arrivée de Santé Québec était porteuse d’espoir, autant en termes d’accessibilité aux soins que de confiance envers le réseau, notamment après le traumatisme de la COVID-19. Il faut maintenant lui donner les moyens de faire le travail.
Par Pierre Blain, directeur général de Les Usagers de la santé du Québec (LUSQ)
Photo : Pierre Blain, directeur général de Les Usagers de la santé du Québec. (Photo courtoisie)